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MONNAIE, MONNAIES !

De métal, de papier et même virtuelle, la  monnaie  est  l’instrument  devenu indispensable pour les échanges marchands qui rythment notre quotidien. Mais quelle est son origine ?

L’exposition «Monnaie, monnaies !» propose de s’immerger dans l’épopée de ce petit objet qui a tant à dire !

Dérivé d’imitation celtique du statère de Philippe II.
Or frappé. Emis par les Helvètes, IIe siècle avant notre ère © Musée monétaire cantonal, Lausanne, J. Genechesi

De tous temps, les sociétés humaines ont utilisé des objets pour structurer leurs relations sociales, servir d’intermédiaires aux échanges ou mesurer les valeurs. Coquillage, bétail ou métal, il s’agit déjà de monnaies à proprement parler.

Pratique et d’une valeur garantie, la pièce de monnaie fait son entrée dans nos régions voici 2500 ans. D’abord frappée en Méditerranée orientale, elle parvient par l’intermédiaire des comptoirs grecs, des commerçants et des mercenaires jusqu’en terre celtique. Petits et gros sous sont frappés ou coulés et la pièce gauloise devient le support d’une iconographie celtique originale et foisonnante, au service de l’identité de chaque pouvoir émetteur.

On sait aujourd’hui que les Celtes n’utilisaient pas toutes les monnaies aux mêmes fins. Certaines pièces (notamment celles en or) n’intègrent que des transactions exceptionnelles (cadeaux diplomatiques, dépenses militaires, etc.). D’autres servent aux échanges quotidiens et participent à une économie de marché. Enfin, les pièces jouent parfois un rôle religieux : on les dépose volontairement dans certains lieux sacrés ou dans le secret des tombes.

Au Ier siècle avant notre ère, à l’époque de Bibracte, les Celtes, acteurs à part entière d’une économie-monde en plein essor, émettent leurs propres pièces en or, en argent, en alliage cuivreux. Elles circulent et servent à acquérir des produits de l’agriculture, de l’artisanat ou du grand commerce, ainsi qu’à rémunérer des services, des travailleurs ou des soldats. Ce n’est qu’avec la réforme monétaire  d’Auguste  que les monnayages gaulois s’effacent au profit des monnaies romaines.

Monnaie de l’aristocrate éduen Litavicos. Argent fourré. Première moitié du Ier siècle avant notre ère. Découverte à Bibracte © Bibracte, Antoine Maillier (collections du musée de Bibracte)
Monnaie du chef arverne Vercingétorix.
Or frappé. Milieu du Ier siècle avant notre ère. Découverte à Pionsat (Puy-de-Dôme) ? © Bibracte, Antoine Maillier (collections du musée Alfred-Danicourt, Ville de Péronne)

Mobilisant les collections monétaires issues de 150 ans de fouilles archéologiques sur le Mont Beuvray, complétées par les prêts d’une quinzaine d’institutions françaises et suisses, l’exposition « Monnaie, monnaies ! » invite à replacer les monnaies gauloises dans une perspective historique longue, depuis les premières écritures comptables de Mésopotamie jusqu’aux monnaies virtuelles de l’Internet, et à s’interroger sur une réalité à la fois multiforme, nuancée et résolument d’actualité.

1• Potin éduen au triskèle zoomorphe. Alliage de cuivre, étain et plomb, 150-80 avant notre ère. Découvert à Bibracte
2• Potin du nord-est de la Gaule. Alliage de cuivre, étain et plomb. Seconde moitié du IIe – début du Ier siècle avant notre ère. Découvert à Bibracte
3• Monnaie au nom de Sequanoiotuos (« le Séquane »). Argent. Milieu du Ier siècle avant notre ère. Découverte à Bibracte

Une exposition conçue par le musée de Bibracte en partenariat avec le Musée monétaire cantonal et le Musée cantonal d’Archéologie et d’Histoire de Lausanne, et avec la collaboration des laboratoires IRAMAT-CRP2A-LaScArBx (CNRS-UBM) et AOROC (CNRS-ENS).

INFORMATIONS PRATIQUES

Du 15 juin au 11 novembre 2018.

Tarif compris dans l’entrée au musée :
– plein tarif : 7,50 €
– tarif réduit : 5,50 €
– gratuit pour les moins de 12 ans et les détenteurs d’un laisser-passer.

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